LGA, le 28 juin 2024 – Jocelyn Nsimoro Obame, alias Stempy Love Obame, ancien animateur de télévision, a été condamné à un an de prison, dont neuf mois avec sursis, pour diffamation et diffusion de fausses informations. Le verdict a été rendu ce mercredi par le tribunal de première instance de Libreville.
Outre la peine de prison, l’accusé a été condamné à verser une amende de 200 000 francs CFA au ministère public et 10 millions de francs CFA à Victorine Tchicot, directrice de cabinet privé du président de la République, pour préjudices et dommages-intérêts. Cette affaire découle d’une vidéo diffusée par Stempy Love Obame sur les réseaux sociaux, dans laquelle il alléguait l’existence d’un complot contre le chef de l’État gabonais.
Dans cette vidéo de sept minutes, Obame accusait des collaborateurs du président de planifier des nominations à l’insu de ce dernier lors d’une réunion tenue dans un hôtel de Libreville. En utilisant le pronom « elle » pour désigner une personne accusée de « comportement douteux », il a indirectement visé Victorine Tchicot, seule femme occupant un poste au sein du cabinet du président. Bien qu’il ait par la suite reconnu la fausseté de ses propos lors d’une intervention sur Gabon 1ère, Mme Tchicot a estimé être la cible des accusations et a décidé de porter plainte.
« J’ai été salie. Je suis au tribunal ce matin pour laver mon honneur et ma dignité qui ont été souillés par une personne que je n’ai jamais rencontrée », a déclaré Victorine Tchicot lors de l’audience. Elle a également encouragé toutes les personnes victimes de diffamation à poursuivre en justice les responsables.
Stempy Love Obame, qui a présenté ses excuses à Mme Tchicot, a admis ne l’avoir jamais rencontrée. Il a mentionné un lieutenant-colonel en poste à la présidence comme source de ses informations, une allégation qui reste à vérifier.
Le tribunal a fondé sa décision sur l’article 93 du code pénal gabonais, qui punit la diffusion de fausses nouvelles et la diffamation. En détention depuis le 14 juin, Stempy Love Obame purgera sa peine à la prison centrale de Libreville, communément appelée « Sans-Famille ».
Cette affaire met en lumière la responsabilité des personnalités publiques et de tous ceux qui se proclament lanceurs d’alerte ou analystes politiques, dans la diffusion d’informations non vérifiées. Elle souligne également l’importance de la rigueur journalistique à l’ère des réseaux sociaux et la nécessité de vérifier les informations avant de les partager, tout en luttant contre la propagation de rumeurs malveillantes .