Le Gabon Actuel, le 02 décembre 2024 – Malgré les promesses de réforme et de transparence faites par les autorités gabonaises, un énième scandale foncier vient secouer la société. À Angondjé Château, une famille gabonaise, celle de Nzue Edou Patrick Patrici, a été brutalement expulsée de sa parcelle, au profit d’un ressortissant malien. Ce nouvel épisode met en lumière les failles criantes du système judiciaire et foncier, mais aussi le sentiment d’abandon des populations face aux injustices.
L’affaire remonte à 2008, Nzue Edou a acquis légalement cette parcelle auprès de Nzassi Marthe Anna, documents à l’appui. Mais en 2014, un certain Mahamadou Fofana surgit, et revendique la même propriété, prétendant l’avoir obtenue des héritiers de la propriétaire initiale. S’ensuit une bataille judiciaire de dix ans, marquée par des zones d’ombre, des lenteurs administratives et des décisions controversées.
Le 27 novembre 2024, la justice gabonaise tranche en faveur de Fofana. Une décision qui a surpris et indigné de nombreux observateurs, tant elle semble ignorer le principe d’antériorité des droits de Nzue Edou. Pis encore, l’expulsion a été menée dans des conditions choquantes : absence de préavis, violences contre la conjointe du plaignant, destruction de leur maison et de leurs biens.
Cette affaire intervient dans un contexte où le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est engagé à lutter contre les abus fonciers et à interdire la vente de terrains aux étrangers. Mais sur le terrain, la réalité contredit ces ambitions. Les cas de spoliation continuent, souvent avec la complicité d’acteurs locaux peu scrupuleux.
Au-delà de l’émotion suscitée, cette expulsion soulève des questions cruciales : la sécurité juridique des Gabonais sur leurs propres terres, la transparence des transactions foncières et la partialité de la justice. Si le gouvernement veut regagner la confiance de ses citoyens, des actions concrètes et des réformes urgentes s’imposent.
L’affaire Nzue Edou est un test pour le CTRI. Une inaction ou une réponse insuffisante risque d’aggraver le sentiment de frustration et de défiance envers les institutions. Cette injustice, devenue symbole d’un mal plus profond, appelle à un sursaut national pour protéger le droit des Gabonais à rester maîtres sur leurs terres.