LGA, le 31 mai 2025 – Le Gabon vient de franchir un cap historique. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a ordonné l’interdiction formelle, à compter du 1er janvier 2029, de l’exportation du manganèse brut, ressource stratégique dont le pays est le deuxième producteur mondial. Cette décision, annoncée lors du Conseil des ministres du 30 mai 2025, marque un tournant décisif dans la politique économique nationale et pose les jalons d’une nouvelle ère industrielle.
En rompant avec le modèle d’exportation de matières premières à l’état brut, le Gabon affiche sa volonté d’affermir sa souveraineté économique et de maximiser la valeur ajoutée sur son territoire. « Le Gabon ne se contentera plus d’être un simple fournisseur de matières premières. Il veut désormais être un acteur industriel à part entière, capable de transformer ses richesses au bénéfice de son développement durable », souligne un Conseiller à la présidence joint par nos équipes. La transformation locale du manganèse doit permettre de stimuler l’émergence d’une industrie nationale forte et compétitive, créer des emplois qualifiés pour les Gabonais, renforcer la maîtrise des chaînes de valeur technologique et accroître les recettes fiscales issues de ce secteur stratégique.
Conscient de l’ampleur du défi, le président Oligui accorde une période transitoire de trois ans aux opérateurs miniers. Ils devront investir dans des infrastructures locales de transformation et développer les compétences techniques nécessaires pour s’inscrire pleinement dans cette nouvelle orientation industrielle. Cette transition vise à assurer une mise en œuvre progressive mais irréversible de la réforme.
Avec une production annuelle oscillant entre 6 et 8 millions de tonnes, le Gabon s’impose comme un acteur incontournable du marché mondial du manganèse. Cette décision pourrait inspirer d’autres pays africains à repenser leur modèle d’exploitation des ressources naturelles, en privilégiant la transformation locale et la montée en compétence de leur main-d’œuvre.
Si la volonté de transformer localement les matières premières n’est pas nouvelle au Gabon, cette mesure inédite vient concrétiser des ambitions longtemps affichées mais rarement mises en œuvre. Après plus de 60 ans d’exportation de minerai brut, le pays s’engage résolument sur la voie de la création de valeur et de la diversification économique.
« Par cette décision historique, le Président de la République engage résolument le pays sur la voie d’une politique industrielle ambitieuse, axée sur la transformation locale des matières premières, la montée en compétence de la main-d’œuvre nationale, la maîtrise des chaînes de valeur technologique et la consolidation des recettes fiscales. » — Communiqué du gouvernement gabonais
Le compte à rebours est lancé. Les opérateurs miniers ont trois ans pour s’adapter à cette nouvelle donne. Le Gabon, lui, se prépare à écrire une nouvelle page de son histoire économique.
