Le Gabon Actuel, le 05 octobre 2024 – L’immeuble ABC Mall de Libreville a été le théâtre du lancement officiel du Syndicat des Enseignants pour les Réformes Éducatives au Gabon (SEREG). A en croire les initiateurs, cette nouvelle entité syndicale, présentée lors d’une cérémonie sobre mais symbolique, marque le début d’un mouvement novateur dans la défense des droits des personnels de l’éducation nationale et de la promotion de réformes essentielles dans le secteur éducatif du pays.
Dans son allocution, le Secrétaire Général du tout nouveau syndicat, Bérenger Mbadinga Moubamba, a souligné avec force l’urgence de répondre aux défis structurels auxquels fait face le système éducatif gabonais depuis plus de deux décennies. Selon lui, l’insuffisance des infrastructures, les effectifs pléthoriques, la détérioration des conditions de travail des enseignants et l’inadéquation entre formation et emploi sont autant de maux qui continuent de peser sur le bon fonctionnement de l’éducation nationale.
Le SEREG : une réponse aux attentes non satisfaites
Face à un syndicalisme qu’il qualifie d’ »essoufflé » et aux nombreuses grèves sans issue qui ont jalonné les années récentes, le SEREG se positionne comme une alternative crédible et ambitieuse. « Nous voulons nous démarquer et être une force de proposition », a déclaré M. Mbadinga Moubamba. Il a également rappelé que la mission première du syndicat est non seulement de défendre les intérêts professionnels des enseignants, mais aussi de proposer des solutions concrètes aux nouvelles autorités politiques du pays, en évitant les erreurs du passé.
Le SEREG ambitionne de rompre avec les trêves sociales jugées inefficaces et de remobiliser les enseignants, particulièrement ceux qui ont perdu confiance dans l’action syndicale. Il s’agit aussi d’un appel à l’engagement des nouvelles générations de personnels éducatifs, afin de renforcer la solidarité et de revitaliser les luttes pour l’amélioration des conditions de travail et d’apprentissage.
Un hommage aux pionniers du syndicalisme éducatif
Lors de son discours, le Secrétaire Général a rendu hommage aux figures emblématiques du mouvement syndical des années 1990, telles que Martine Oulabou Mbadinga, Daniel Kombe Lekambo et bien d’autres, qui avaient su mobiliser les enseignants pour obtenir des avancées sociales notables. Il a déploré la disparition de cet esprit de lutte, tout en exprimant l’espoir que le SEREG incarne la relève tant attendue.
Des objectifs ambitieux et un appel à l’action
Le SEREG entend jouer un rôle actif dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques touchant à l’éducation. Parmi ses objectifs principaux figurent la défense des droits des enseignants, l’amélioration des méthodes d’enseignement, et la proposition de mesures pour garantir une éducation de qualité pour tous les élèves gabonais. Le syndicat insiste également sur l’importance d’un cadre législatif respecté, ainsi que sur la mise en œuvre des textes internationaux ratifiés par le Gabon.
Enfin, le SEREG a lancé un appel aux autorités de transition, notamment au Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour qu’elles répondent rapidement aux doléances des enseignants, notamment en procédant au paiement des rappels de soldes et à la régularisation des situations administratives en suspens.
Le SEREG se présente donc comme une nouvelle force dynamique, désireuse de rétablir la dignité des personnels de l’éducation nationale et d’influer positivement sur les réformes éducatives à venir. Avec une volonté affichée de rassemblement et de remobilisation, ce syndicat pourrait bien redonner un souffle nouveau à la lutte pour une éducation de qualité au Gabon.
