Le climat à l’École Nationale d’Administration (ENA) est de plus en plus tendu. Un collectif de candidats dénonce des irrégularités majeures dans les résultats des concours de 2024. Malgré des appels répétés à plusieurs institutions, dont la Primature et le Conseil d’État, le silence des autorités depuis deux mois nourrit l’inquiétude et jette une ombre sur la transparence du processus d’admission.
Les contestataires pointent du doigt des anomalies dans le département de gestion sanitaire. Selon Donald, l’un des leaders du mouvement : « Les noms publiés sur les listes ne correspondent pas à ceux des candidats ayant effectivement réussi les épreuves ». Ce sentiment est partagé par Franck Junior, un autre candidat, qui affirme que des personnes ayant été éliminées lors du premier tour figurent curieusement sur la liste finale dans la filière impôt. À ses yeux, ces anomalies alimentent un profond sentiment d’injustice.
Le collectif « Tous contre la fraude à l’ENA » affirme également que des irrégularités auraient entaché le second tour des épreuves, dont les résultats ont été publiés le 9 octobre 2024. Judas Steven, porte-parole du groupe, déclare qu’un huissier de justice a confirmé ces anomalies, renforçant ainsi la crédibilité de leurs revendications. « Ce n’est pas une question d’admissions arbitraires, mais d’exiger la transparence », ajoute-t-il.
Malgré une demande officielle adressée à la Primature le 14 octobre dernier, les candidats n’ont reçu aucune réponse. Des recours en sursis ont été introduits au Conseil d’État les 15 et 22 octobre, mais là encore, le silence des autorités demeure assourdissant. Cette inaction alimente la frustration des candidats, qui se sentent abandonnés par des institutions censées garantir l’équité.
Steven appelle le gouvernement à agir rapidement : « Il est impératif que la lumière soit faite sur ces irrégularités pour restaurer la confiance ». Le collectif insiste sur la nécessité de prouver la véracité des résultats publiés.
Face à l’absence de réaction des instances concernées, le collectif sollicite directement l’intervention du président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ils demandent une réforme profonde du processus d’admission à l’ENA afin d’assurer une sélection basée sur le mérite et non sur des critères douteux.
Ce bras de fer entre les candidats et les institutions soulève des questions cruciales sur l’intégrité des examens dans la fonction publique. La balle est désormais dans le camp des autorités. Une réponse rapide et décisive pourrait non seulement apaiser les tensions, mais également restaurer la confiance dans un système fortement ébranlé.
Il me semble urgent que cette question soit traitée. Ce silence donne l’impression que la fraude constatée est cautionnée par les autorités. J’ose croire qu’il n’en n’est rien car, il en va de leur crédibilité surtout en pleine transition et à quelques jours des présidentielles.
Le dossier de l’ENA est l’occasion d’instaurer la confiance entre les dirigeants et le peuple en prouvant leur bonne fois et leur volonté de lutter contre la fraude.
Comment pourrait-on croire en la restauration des institutions quand l’école la plus prestigieuse de la République souffres de maux que le CTRI ne cesse de dénoncer : la fraude, la corruption le népotisme.