LGA, 07 juin 2025 – Alors que le Gabon est confronté à une crise énergétique marquée par des délestages récurrents, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est rendu au complexe gazier de Punta Europa, en Guinée Équatoriale. Une visite stratégique pour s’inspirer d’un modèle de valorisation du gaz naturel et envisager des alternatives durables au modèle hydraulique gabonais.
Hier, en marge de sa visite officielle en Guinée Équatoriale, le Président de la République Gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a conduit une délégation gouvernementale au complexe gazier de Punta Europa, situé sur l’île de Bioko, non loin de Malabo. Ce site industriel stratégique figure parmi les infrastructures énergétiques les plus importantes du pays voisin et représente aujourd’hui un levier majeur de sa politique de transformation des ressources naturelles.
Le Chef de l’État gabonais était accompagné de la Première Dame, Zita Oligui Nguema, et de plusieurs membres du gouvernement. Ensemble, ils ont été reçus par les responsables du site, qui ont présenté les différentes chaînes de production du complexe. Punta Europa regroupe plusieurs installations industrielles de haute technologie, dédiées notamment à la production de gaz de pétrole liquéfié (GPL), de méthanol, et à la liquéfaction du gaz naturel destiné à l’exportation.
Ce déplacement a permis à la délégation gabonaise d’observer un exemple concret de valorisation des ressources gazières à travers une stratégie articulée autour de l’industrialisation, de la coopération public-privé et de la maîtrise des procédés technologiques. En misant sur une transformation locale du gaz, la Guinée Équatoriale a choisi de capitaliser sur ses atouts pour diversifier son économie tout en renforçant sa sécurité énergétique.
La visite intervient à un moment où le Gabon s’interroge sur l’avenir de son propre modèle de production. En effet, la production d’électricité au Gabon repose encore majoritairement sur l’hydroélectricité, une ressource renouvelable mais soumise aux aléas climatiques et à une capacité de production qui montre aujourd’hui ses limites.
Ces dernières années, les coupures de courant et les délestages fréquents dans l’ensemble du pays ont mis en lumière les fragilités du réseau national et les difficultés rencontrées par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) pour répondre efficacement à la demande croissante. Ces perturbations impactent directement la qualité de vie des citoyens, tout en représentant un frein à l’activité économique, notamment dans les secteurs industriels et de services.
Dans ce contexte, la diversification du mix énergétique apparaît comme une nécessité. Le Gabon, qui dispose lui aussi de réserves en hydrocarbures, pourrait explorer la voie d’une transformation progressive de son gaz naturel en produits énergétiques à forte valeur ajoutée. Une telle orientation exigerait toutefois des investissements significatifs, une planification rigoureuse et la mise en place d’un cadre réglementaire attractif pour les partenaires privés.
Le modèle équato-guinéen observé à Punta Europa ne saurait être transposé tel quel, mais il offre des pistes de réflexion intéressantes pour Libreville, à l’heure où se dessinent les grandes lignes d’une nouvelle stratégie énergétique nationale. La volonté du Chef de l’État gabonais d’appréhender les expériences régionales témoigne d’une approche pragmatique et ouverte aux opportunités de coopération sud-sud, notamment dans le domaine de l’énergie, où les enjeux sont à la fois économiques, sociaux et environnementaux.
Au terme de cette visite, la délégation gabonaise a salué l’expertise développée par la Guinée Équatoriale dans ce domaine sensible, et exprimé le souhait de renforcer les échanges entre les deux pays autour des défis communs liés à la gestion durable des ressources naturelles.
