Déguerpissement à Libreville : les sinistrés mettent au défi les ministres des Travaux Publics et de l’Habitat

LGA, 9 juin 2025 – Les habitants récemment déguerpis des zones situées derrière l’Assemblée nationale et dans ses environs ont tenu une conférence de presse ce jour afin de « rétablir la justice, exiger réparation » et dénoncer une « opération menée dans le mensonge et la violence ».

Cette sortie des sinistrés fait écho aux déclarations d’un conseiller du ministre des Travaux Publics, selon lesquelles toutes les populations concernées par les opérations de déguerpissement auraient été indemnisées. Le collectif des déguerpis réfute cette affirmation. Selon leur porte-parole, si certains habitants ont effectivement reçu des indemnisations, une grande partie d’entre eux – notamment ceux des secteurs connus sous les noms de « chez Mackjoss », ou encore derrière les ambassades de Chine, du Liban et de Russie – n’auraient perçu aucune compensation.

« Si ces indemnisations sont réelles, qu’ils sortent les listes, qu’on publie les noms, les montants, les procédures », a clamé le porte-parole du collectif, visiblement exaspéré. Ces populations, qui affirment être installées là « depuis des décennies », disent ne pas comprendre pourquoi elles font l’objet d’un déguerpissement aussi brutal. D’autant plus que, selon elles, leurs constructions étaient encadrées par l’administration étatique, notamment à travers les chefs de quartier, qui y exerçaient légalement, reconnus et rémunérés par cette même administration qui leur dénie aujourd’hui tout droit de propriété sur ces domaines.

Le collectif persiste et signe : « Ce qui s’est passé est plus qu’un déguerpissement, c’est une violation du droit à la propriété. » En effet, selon le porte-parole, plusieurs d’entre eux seraient détenteurs de titres de propriété dûment signés par l’administration compétente.

Excédés par ce qu’ils qualifient de « déclarations creuses à la télévision », les sinistrés demandent l’organisation d’un débat public contradictoire, au cours duquel chaque partie serait invitée à produire ses éléments de preuve. « Quand la vérité est enterrée, elle pousse toujours et fait craquer la terre », a conclu le porte-parole.

Cette affaire relance le débat sur la conduite des opérations de déguerpissement dans la capitale et sur la gestion des compensations promises aux populations concernées.

La Rédaction

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