Le Gabon Actuel, le 05 janvier 2025 – La nomination de Nadia Christelle Koye à la tête de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) suscite déjà des réactions contrastées dans un contexte marqué par une crise sociale et sanitaire profonde.
En conflit ouvert avec le Syndicat des Pharmaciens du Gabon (Sypharga) depuis plusieurs mois, l’institution doit faire face à des défis majeurs, notamment une dette colossale estimée à plusieurs milliards de francs CFA, qui a entraîné la suspension de la fourniture de médicaments à des milliers de bénéficiaires.
La prise de fonctions de la nouvelle Directrice Générale, survenue ce samedi 4 janvier, résulte d’un processus innovant dans les pratiques de gouvernance de la CNAMGS. Contrairement à ses prédécesseurs, souvent critiqués pour leur gestion approximative, Nadia Christelle Koye a été sélectionnée à la suite d’un appel à candidatures lancé en décembre dernier. Ancienne vice-présidente du Centre Gabonais des Élections (CGE), elle dispose d’un mandat de cinq ans pour redresser une institution dont la survie dépend d’une réforme en profondeur.
Dès son investiture, le président du conseil d’administration a rappelé l’urgence des réformes structurelles, soulignant que les erreurs passées doivent servir de leçon. Parmi les priorités identifiées figurent l’apurement des dettes, la modernisation du système de recouvrement, et la lutte contre les fraudes sociales, des mesures jugées indispensables pour restaurer la confiance des parties prenantes. La mission s’annonce d’autant plus ardue que la crise actuelle touche de plein fouet les populations les plus vulnérables, dépendantes de la CNAMGS pour accéder à des soins de santé essentiels.
La nomination de Nadia Christelle Koye ne fait pas l’unanimité. Si certains saluent une décision qui incarne un renouveau dans la gestion de l’institution, d’autres s’interrogent sur la capacité réelle de cette dernière à relever les défis financiers et organisationnels qui minent la CNAMGS. Les attentes sont élevées : en plus de trouver une solution rapide au bras de fer avec le Sypharga, la nouvelle Directrice Générale devra mettre en place des mécanismes rigoureux pour maîtriser les dépenses de santé tout en garantissant un accès équitable aux prestations.
L’avenir de la CNAMGS semble donc dépendre largement de la capacité de Nadia Christelle Koye à insuffler une dynamique nouvelle et à s’attaquer aux dysfonctionnements structurels qui ont conduit l’institution dans l’impasse. En réussissant cette mission complexe, elle pourrait non seulement sauver un pilier essentiel de la protection sociale au Gabon, mais également redéfinir les standards de gestion publique dans le pays. Reste à savoir si les réformes envisagées suffiront à enrayer la crise et à rétablir la confiance des Gabonais envers leur système de santé. Les mois à venir seront déterminants pour juger de la portée de cette nouvelle ère pour la CNAMGS.
