Le Gabon Actuel, le 17 janvier 2025 – Le président gabonais de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment distribué 400 moto-tricycles aux jeunes des quartiers sous-intégrés de Libreville. Cette initiative, bien qu’innovante, a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux. Pourtant elle mérite d’être analysée sous un angle plus large, celui de l’amélioration des conditions de vie des citoyens et de la solution pratique aux défis du transport suburbain dans un contexte où le réseau routier reste encore insuffisant dans certains quartiers.
Les zones périphériques de Libreville, comme de nombreuses autres villes en développement, sont confrontées à des infrastructures insuffisantes et des ruelles étroites. Dans ce contexte, les moto-tricycles, conçus pour circuler aisément dans des espaces étroits et difficiles d’accès, représentent une réponse pragmatique aux problèmes de mobilité. En effet, ces véhicules peuvent se frayer un chemin là où voitures et bus ne peuvent pas se rendre. Cela permet non seulement d’améliorer la connectivité entre les différents quartiers de la ville, mais aussi d’offrir une solution de transport rapide, particulièrement bénéfique pour les jeunes, souvent sans emploi ou en quête de débouchés économiques.
L’argument selon lequel cette initiative serait « ridicule » ou dégradante pour un Etat comme le Gabon semble oublier que des moyens de transport similaires sont utilisés avec succès dans plusieurs pays en développement et même dans des pays industrialisés. En Chine, en Inde, ou encore en Indonésie, les moto-tricycles sont des véhicules courants, utilisés tant pour le transport de personnes que pour le transport de marchandises. Dans ces pays, ils ne sont pas perçus comme des symboles de pauvreté, mais plutôt comme des solutions de mobilité efficaces et pratiques dans des zones où les infrastructures ne permettent pas toujours l’utilisation de véhicules plus grands.
L’aspect économique de cette initiative ne doit pas non plus être négligé. Les moto-tricycles sont des véhicules à faible consommation de carburant, ce qui en fait une alternative particulièrement avantageuse pour qui veut se lancer dans une activité économique. Leur coût d’entretien est également réduit en raison de la disponibilité relativement bon marché de leurs pièces de rechange. Cela permet aux bénéficiaires de ces véhicules de disposer d’un moyen de transport abordable et fonctionnel, tout en minimisant les coûts de fonctionnement à long terme. Dans un contexte où de nombreux jeunes sont confrontés à des difficultés socio-économiques, cette option représente une opportunité de créer une activité génératrice de revenus, qu’il s’agisse de transport de passagers ou de marchandises.
Quoi qu’il en soit, il est important de rappeler que le chef de l’Exécutif, en distribuant ces moto-tricycles, répond à un besoin fondamental en matière de mobilité et de création d’emplois dans des zones où les opportunités sont rares. En toute objectivité, cette solution, loin d’être un recul, représente une réponse innovante à des défis quotidiens, tout en favorisant la création d’emplois et en contribuant à une meilleure intégration des quartiers sous-intégrés dans le tissu économique de la capitale gabonaise. C’est clairement un coup de génie d’Oligui Nguema et son équipe. Il reste à savoir si les récipiendaires en feront bon usage.
Par GOM