Fraudes dans les assurances : la DNA veut accroître les contrôles avec l’appui de la CIMA

Le Gabon Actuel, le 18 novembre 2024 – Alors que le secteur des assurances joue un rôle clé dans la sécurité économique des ménages et des entreprises, des questions persistent sur la capacité du gouvernement à garantir la protection des intérêts des assurés et bénéficiaires des contrats.

La Direction nationale des assurances (DNA), avec l’appui de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), organise du 18 au 22 de ce mois un séminaire pour renforcer les compétences de ses agents. Une initiative saluée, mais qui met en lumière les défis persistants d’un secteur confronté à des pratiques frauduleuses et à une faible régulation.

Pendant une semaine, les agents de la DNA seront formés aux techniques de contrôle sur pièces et sur place, des outils nécessaires pour améliorer la surveillance des opérateurs économiques. Cette montée en compétence, justifiée par le manque de personnel qualifié, vise à pallier les limites actuelles, notamment des contrôles sporadiques incapables de décourager les comportements déviants.

Mais une question demeure : cet effort suffira-t-il à restaurer la confiance dans un secteur souvent critiqué pour son opacité et le non-respect des droits des assurés ? Les réclamations des consommateurs envers certaines compagnies, accusées de retards de paiements ou de non-respect des clauses contractuelles, restent nombreuses.

Pour Dr Étienne Ramba, Directeur de la DNA, le passage à des contrôles permanents est une étape cruciale. Toutefois, les moyens financiers et humains alloués au régulateur restent insuffisants face à l’ampleur des défis. Fangman Alain Ouattara, formateur CIMA, souligne le potentiel du capital humain gabonais, mais appelle à des investissements soutenus pour exploiter pleinement cette ressource.

Dans ce contexte, le rôle du gouvernement est central. Moderniser le cadre réglementaire et outiller les institutions de contrôle doivent aller de pair avec une sensibilisation accrue des consommateurs. Une régulation plus stricte est indispensable pour limiter les abus et garantir une meilleure prise en charge des assurés, comme l’a rappelé Jean Jacques Essono Nguema, Conseiller en charge des questions bancaires et assurance qui représentait le ministre de l’Économie et des Participations.

Alors que le secteur des assurances est appelé à se moderniser, le gouvernement doit démontrer son engagement à protéger les intérêts des citoyens. Au-delà des initiatives comme celle de la DNA, une stratégie globale s’impose pour redonner confiance aux assurés, soutenir l’économie, et enrayer les pratiques frauduleuses.

La Rédaction

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