Le Gabon Actuel, le 29 octobre 2024 – La ville minière de Moanda, bien connue pour sa contribution économique au Gabon, fait face aujourd’hui à une situation préoccupante dans le domaine de la santé. L’hôpital général, seul recours de nombreux habitants pour des soins d’urgence, est en proie à de graves difficultés organisationnelles, ce qui alimente tensions et inquiétudes.
Au cœur de la tourmente, le médecin-chef Nguema Ondo Gérarld, en poste depuis près de neuf ans, est accusé de pratiques autoritaires. Plusieurs membres du personnel, protégés par l’anonymat, décrivent une ambiance de travail délétère, marquée par des abus de pouvoir et une gestion perçue comme peu transparente. « Cela fait des années que nous demandons une meilleure prise en charge de nos droits et des conditions de travail décentes« , confie un employé de l’hôpital. Pourtant, les appels à la reconnaissance des droits du personnel, dont certains comptent plus de 14 ans de service, semblent restés sans réponse.
Sur les quelques centaines de professionnels de la santé employés à Moanda, beaucoup exercent sans rémunération fixe, sans couverture sociale et avec des contrats qui ne leur garantissent ni sécurité ni stabilité. Ces conditions précaires touchent même les aides-soignants, les accoucheuses et les infirmiers. En fait, la plupart d’entre eux se voient attribuer le statut de stagiaire, réduisant ainsi leur capacité à se plaindre ou à revendiquer un véritable statut professionnel.
Un syndicaliste, contacté par téléphone, souligne la pression quotidienne subie par les employés : « Ceux qui osent demander plus se voient rapidement rappelés à l’ordre, et le médecin-chef, souvent absent des services d’urgence et de soins hospitaliers, menace régulièrement de rétorsions« . Il apparaît également que le médecin-chef s’absente parfois pour des périodes prolongées, jusqu’à deux semaines, tout en continuant à gérer l’hôpital à distance via téléphone.
Au-delà des absences répétées, des rumeurs persistantes entachent l’image du médecin-chef, accusé d’avoir favorisé certaines personnes proches. Ainsi, une employée de maison aurait perçu des allocations de la CNAMGS, financées par l’hôpital. De plus, certains soupçonnent Nguema Ondo Gérarld de s’investir dans des activités extérieures au cadre médical, ce qui alimente davantage la méfiance au sein de l’établissement.
Cette situation alarmante appelle une réaction urgente du ministère de la Santé, qui est aujourd’hui interpellé pour remédier aux dysfonctionnements signalés. À l’heure où le secteur de la santé bénéficie d’une attention particulière et de nouveaux postes budgétaires impulsés par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’hôpital de Moanda ne peut plus se permettre de rester dans une telle impasse. Les habitants de cette ville minière attendent désormais une action concrète pour garantir un accès à des soins de qualité et un environnement de travail digne pour les soignants.