Le Gabon Actuel, 22 septembre 2024 – Le processus de réforme constitutionnelle en cours suscite des débats sur son alignement avec les recommandations du Dialogue National Inclusif (DNI). Le Pr Alexis Essono Ovono a exprimé des réserves sur la concentration des pouvoirs présidentiels, mettant en lumière un enjeu clé : éviter que cette nouvelle Constitution ne s’écarte des aspirations du peuple contenues dans le DNI.
Le processus de réforme constitutionnelle en cours continue d’alimenter le débat au sein de la Constituante. Ce samedi 14 septembre 2024, au palais Léon Mba, le Pr Alexis Essono Ovono, doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université Omar Bongo, a été auditionné. Cette séance, dirigée par François Ndong Obiang et Luc Oyoubi, s’inscrit dans la série de consultations visant à éclairer la rédaction de la nouvelle Constitution.
Des divergences sur le respect des recommandations du DNI
Le Pr Essono Ovono a salué la volonté de restaurer l’ordre constitutionnel, tout en exprimant certaines réserves. Selon lui, le projet de Constitution en discussion ne répondrait pas totalement aux recommandations issues du Dialogue National Inclusif (DNI). En particulier, il a mis en garde contre une possible concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République, notamment en ce qui concerne la nomination du président du Conseil supérieur de la magistrature. « Cela pourrait poser un problème d’équilibre des pouvoirs », a-t-il déclaré.
Malgré ces inquiétudes, l’universitaire a souligné la richesse du préambule de la future Constitution, qui aborde des enjeux contemporains tels que le changement climatique, la souveraineté des ressources naturelles, ainsi que la reconnaissance de nouveaux droits fondamentaux.
Une réforme sous haute surveillance
Les travaux de l’Assemblée constituante se poursuivent, avec pour objectif de mettre en place une Constitution qui réponde aux aspirations du peuple gabonais. Le défi majeur reste de concilier les avis d’experts, les recommandations du DNI et les attentes de la société civile, pour éviter que cette réforme cruciale ne soit perçue comme une rupture avec le dialogue national inclusif.