Gabon : Controverse autour de la révision électorale, la société civile en alerte

LGA, le 14 juin 2024 – Le Gabon est plongé dans une controverse politique à l’approche des élections référendaires, alors que la décision du ministre de l’Intérieur de réduire drastiquement la période de révision de la liste électorale suscite de vives réactions. Geoffroy Foumboula Libeka, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition et acteur clé de la société civile, a déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle pour contester l’arrêté ministériel.

Ce décret n°1020/MIS fixe la période de révision de la liste électorale à seulement une semaine, du 13 au 20 juin, contre les 45 jours prévus par la loi 7/96. Une manœuvre perçue par Foumboula et plusieurs membres de la société civile comme une atteinte grave à la transparence du processus électoral.

Une Révision Express Contestée

L’article 37 de la loi gabonaise est pourtant clair : la révision de la liste électorale doit s’étendre sur 45 jours, offrant ainsi suffisamment de temps pour que tous les citoyens puissent s’inscrire ou mettre à jour leurs informations. Or, le décret du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, est jugé non seulement illégal mais aussi potentiellement antidémocratique, risquant d’exclure un grand nombre d’électeurs.

« Cette période d’une semaine est insuffisante et remet en cause la participation démocratique de nombreux citoyens, en particulier dans les régions éloignées où l’accès aux services publics est limité », déclare Foumboula. Le décret, par ailleurs non publié au Journal officiel, soulève des questions quant à sa légitimité.

La Cour Constitutionnelle en Arbitre

La requête de Geoffroy Foumboula, déposée en vertu de l’article 85 de la Constitution gabonaise, a entraîné la suspension temporaire de l’arrêté contesté. La Cour constitutionnelle devra donc trancher cette affaire dans les prochains jours, une décision qui pourrait peser lourd sur le bon déroulement du scrutin.

En effet, l’issue de ce recours influencera directement la confiance des citoyens envers les institutions démocratiques gabonaises et le bon déroulement des élections référendaires. La société civile attend avec impatience cette décision, qui pourrait être déterminante pour garantir une élection équitable et transparente.

Les Enjeux de la Décision à Venir

Le débat met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs administratifs et la nécessité de respecter les principes fondamentaux de transparence électorale. Les motivations derrière cette tentative de réduction de la période de révision restent floues. Certains observateurs y voient une simple mesure administrative pour accélérer le processus, tandis que d’autres y perçoivent une tentative de limiter la participation électorale.

Quelles que soient les raisons, la décision de la Cour constitutionnelle sera cruciale. Elle marquera un tournant dans l’évolution démocratique du Gabon, un pays où la crédibilité des élections reste un enjeu majeur. La société civile appelle à la vigilance et au respect des procédures, afin d’éviter toute contestation du processus électoral à venir.

En attendant, le Gabon reste suspendu à la décision de la Cour, alors que l’avenir politique du pays se joue en coulisses.

La Rédaction

Média de référence sur l'actualité gabonaise

Laisser un commentaire