Le Gabon Actuel, 1er août 2025 – Le Gabon franchit une nouvelle étape dans sa quête de souveraineté énergétique. En marge du forum d’affaires Turquie-Gabon, un accord historique a été signé avec la société turque AKSA Enerji pour la construction d’une centrale thermique à gaz de 1 GW. Ce projet d’envergure vise à réduire drastiquement les délestages et à améliorer l’accès à l’eau potable, en s’appuyant sur une infrastructure moderne et un partenariat public-privé.
Cet accord marque un tournant décisif pour le Gabon, confronté depuis plusieurs années à des délestages recurrents et des pénuries d’eau potable, notamment dans les zones urbaines à forte densité comme Libreville, Port-Gentil ou Franceville. En apportant une réponse structurelle et durable à ces défis, cette nouvelle centrale s’inscrit au cœur de la stratégie de transition énergétique engagée par les autorités gabonaises.
Le recours à une centrale à cycle combiné – technologie permettant de récupérer et valoriser la chaleur dégagée par les turbines à gaz pour produire davantage d’électricité – témoigne d’une volonté claire de concilier efficacité énergétique et fiabilité. Avec une capacité de production d’un gigawatt, soit près du double de la consommation actuelle du pays en période de pointe, cette infrastructure va considérablement renforcer la sécurité énergétique nationale.
Mais au-delà de l’électricité, l’impact de ce projet s’étend aussi à la distribution de l’eau potable. En effet, l’irrégularité de l’approvisionnement en énergie est l’un des principaux freins au bon fonctionnement des stations de pompage et de traitement d’eau à travers le pays. En assurant une alimentation électrique stable, cette centrale contribuera donc indirectement mais puissamment à améliorer l’accès à l’eau pour des milliers de ménages.
Pour le Gabon, cet accord illustre une nouvelle approche dans la gestion des grands projets d’infrastructure : s’associer à des acteurs expérimentés, capables non seulement de construire, mais aussi d’exploiter durablement les équipements, garantissant ainsi un haut niveau de performance technique. Le choix d’AKSA Enerji, un opérateur reconnu en Turquie et dans plusieurs autres pays, s’est fait sur la base de son expertise avérée dans la production énergétique à grande échelle.
Le montage financier du projet, entièrement pris en charge par la partie turque dans une approche de partenariat public-privé (PPP), constitue également un modèle innovant de mobilisation de capitaux sans alourdir la dette publique gabonaise.
Alors que les plaintes liées aux délestages et au manque d’eau sont récurrentes dans les revendications citoyennes, la signature de cet accord répond à une attente forte des populations. Elle reflète l’engagement du Président Brice Clotaire Oligui Nguema et de son gouvernement à apporter des solutions concrètes, durables et rapides aux problèmes quotidiens des Gabonais.
Si les délais de mise en œuvre n’ont pas encore été communiqués officiellement, des sources proches du dossier évoquent un démarrage des travaux courant 2026, avec une mise en service progressive entre 2027 et 2028.
Avec cet investissement stratégique, le Gabon pose les bases d’un système énergétique moderne, au service de son développement industriel et social. Il s’agit là d’un signal fort adressé aux investisseurs étrangers, mais aussi d’un message d’espoir pour les citoyens : celui d’un avenir où l’électricité ne sera plus un luxe, mais un droit pleinement garanti. Ce projet d’envergure pourrait bien être le catalyseur d’une reconfiguration profonde du paysage énergétique et hydraulique gabonais, et marquer le début d’un nouveau cycle de croissance inclusive et durable.