2,4 milliards non payés à leur transporteur : les Panthères du Gabon risquent le forfait en novembre

Le Gabon Actuel, le 25 octobre 2024 – Une dette de plus de 2,4 milliards de francs CFA menace directement la participation des Panthères du Gabon aux prochaines échéances internationales de football. Le Groupe Omed Voyage, qui assure depuis des années la logistique des déplacements de l’équipe nationale de football, est au bord de la faillite. Sans règlement rapide de cette dette colossale, l’entreprise ne pourra pas assurer le voyage des Panthères pour leur match crucial du 15 novembre prochain. Une situation qui menace non seulement les emplois de dizaines de salariés, mais surtout l’avenir du football gabonais.

En effet, le Groupe Omed Voyage, partenaire historique du ministère gabonais des Sports dans l’organisation logistique des déplacements des Panthères du Gabon (basketball, handball, taekwondo et karaté), se trouve au bord de la faillite. Selon un courrier adressé au ministre des Sports, André-Jacques Augand, consulté par Le Gabon Actuel, l’État gabonais doit à cette entreprise plus de 2,4 milliards de francs CFA d’arriérés accumulés depuis 2023.

Dans sa correspondance, la direction du Groupe Omed Voyage tire la sonnette d’alarme sur sa situation financière devenue intenable. L’entreprise, qui préfinance habituellement les déplacements de l’équipe nationale de football, n’est plus en mesure d’assurer ses engagements pour le prochain match des Panthères, prévu le 15 novembre 2024. « Aux fins de pouvoir répondre à vos perspectives et demandes à venir, notamment pour le déplacement de l’équipe nationale mais aussi d’autres fédérations sportives, nous vous saurions gré de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour l’avancement de ce dossier épineux », peut-on lire dans le courrier adressé à André-Jacques Augand, le ministre des Sports.

« Notre trésorerie est exsangue. Nous ne pouvons plus avancer les frais nécessaires à la réservation des vols et à l’hébergement de la délégation nationale », confirme un cadre d’Omed Voyage approché par nos confrères de GabonReview.

Le ministère des Sports, malgré des budgets conséquents débloqués pour chaque sortie des Panthères (environ 1,7 milliard de francs CFA par match), tarde à honorer ses engagements envers ses prestataires. Pour les récentes rencontres, le schéma est devenu récurrent : lors du match Maroc-Gabon de septembre dernier comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025, seule la moitié des frais d’avion et d’hébergement a été réglée. Pour la rencontre contre le Lesotho à Durban en octobre, aucun paiement n’a été effectué malgré le déblocage du budget, selon des sources fiables au sein du ministère.

Depuis de nombreuses années, le Groupe Omed Voyage gère l’organisation complexe des déplacements des Panthères, s’occupant de tout, de la réservation des vols pour une cinquantaine de personnes (joueurs, staff, officiels et journalistes) à la gestion de l’hébergement en pension complète, en passant par la coordination des transferts internationaux. Pour chaque voyage, l’entreprise dépense en moyenne 200 millions de FCFA uniquement pour les billets en première classe des joueurs rejoignant Paris depuis leurs clubs respectifs.

La pression monte alors que le prochain match des Panthères approche à grands pas. Pour assurer le déplacement du 15 novembre, le Groupe Omed Voyage doit absolument réserver et payer les avions avant le 1er novembre. Malheureusement, sans un règlement rapide de ses arriérés, il risque de ne pas pouvoir effectuer ces réservations, comme le souligne un membre de l’équipe d’Omed Voyage.

De son côté, l’entreprise ACR Sport, également partenaire de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), est confrontée à une situation similaire. Elle n’a toujours pas été payée pour l’organisation des matchs amicaux au Portugal et en France, bien que des sources fiables aient annoncé le déblocage des fonds.

Au-delà des enjeux sportifs, la survie même du Groupe Omed Voyage est en jeu. Cette situation met en péril les emplois des salariés de l’entreprise, qui risquent de se retrouver sans emploi si une solution rapide n’est pas trouvée. Il est possible que l’entreprise doive mettre la clé sous la porte si la situation actuelle persiste.

La responsabilité de trouver une solution à cette crise incombe depuis un certain temps au ministère des Sports. Il est impératif qu’il clarifie rapidement sa position face à cette situation critique, qui menace non seulement un partenaire historique, mais aussi la participation potentielle du Gabon aux prochaines compétitions de football internationales.

Morgan Momb's

Diplômé de l'ENS en philosophie, amoureux des questions d'art, de littérature et de musique

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